« Comment le délire fonctionne-t-il ? ». Ce concept de mécansime délirant imprègne la sémiologie traditionnelle psychiatrique pour mieux décrire le délire dans son ensemble.
Il s’agit, ainsi, d’identifier le ou les mécanismes qui sous-tendent la production délirante du sujet. Il reste parfois complexe de distinguer certains mécanismes entre eux.
Ainsi, un trouble délirant à thème de jalousie est souvent sous-tendu par un mécanisme interprétatif où le sujet va interpréter des évènements, des discours de son quotidien et de celui de son partenaire de façon erronée (mécanisme) et construire ainsi un délire centré sur la jalousie (thème).
" Michel ne lâche pas sa femme qui vient de rentrer du travail, il interprète dans le son de sa voix et la tournure de ses propos une attitude mensongère. A chaque fois qu’elle tente de le rassurer, Michel retourne chaque phrase et construit un discours à charge fondé sur des arguments complètement décalés de la réalité". La construction délirante est ici racinée dans le mécanisme interprétatif où Michel interprète le champ de la communication au service de ses idées délirantes de jalousie.
« Attribution d’un sens univoque à la réalité, le sujet donne un sens erroné à un fait réel. Ce type d’interprétation est rigide, inflexible, inaccessible à la critique. Le point de départ est réel, le raisonnement consécutif est faussé. Tout est appelé en confirmation des idées délirantes. Le hasard est nié. Il existe une tendance à reconstituer à partir de faits exacts un scénario conforme aux propos délirants. »
« Connaissance directe, subjective, qui s’impose au sujet avec la force de l’évidence. Brusque prise de conscience ne reposant sur aucune déduction ni aucun support objectif. »
« Le sujet croit à la réalité du contenu imaginatif. Conviction d’un vécu passé ou présent de la scène imaginée. »
« Perception sans objet à percevoir. Ils sont aujourd’hui plus considérés comme des troubles perceptuels et non comme des mécanismes à part entière dans le délire. »