Comment la personne parle-t-elle de son rapport à soi ? Exprime-t-elle des perceptions troublées de son vécu psychique et/ou corporel (détachement, sentiment de devenir un observateur extérieur de son propre corps, impression d’être dans un film…) ? Pour aller plus loin.
La sémiologie cible ici les troubles du schéma corporel (ex : ne pas pouvoir nommer ou reconnaitre certaines parties de son corps), la perception de son propre corps (ex : impression fausse de difformités ou de disgrâces sur son visage), et ce que l’on nomme la dépersonnalisation où le sujet peut vivre une expérience de détachement avec l’impression de devenir un observateur extérieur de sa propre personne.
Nous insistons, ici, à nouveau sur l’importance du contexte d’une observation clinique pour ensuite construire un raisonnement clinique et évoquer, enfin, un diagnostic.
La dissociation n’est pas présente en tant que symptôme clinique dans cette catégorie, la littérature évoque plutôt un « syndrome de dissociation » qui regroupe une cohorte de symptômes et signes. Le DSM 5 intègre, lui, dans sa nomenclature, la famille des troubles dissociatifs.
« Expérience d’un sentiment de détachement et d’une impression d’être devenu un observateur extérieur de son propre fonctionnement mental, de son corps et de ses actions (p.ex sentiment d’être dans un rêve, sentiment d’irréalité de soi, d’aliénations de la perception, engourdissement émotionnel et/ou physique, distorsions temporelles, sentiment d’irréalité). »
« Expérience d’un sentiment de détachement et d’une impression d’être devenu observateur extérieur de son propre entourage (p.ex : les individus et les objets sont perçus comme irréels, dans un rêve, brumeux, sans vie ou visuellement déformés). »
« Tendance du patient à longuement et fréquemment contempler sa propre image, qui répond également à son interrogation angoissée sur la désorganisation de sa vie mentale à travers la physionomie et l'expression du regard. »