Hippocrate aurait affirmé « que l’alimentation soit ta première médecine ! ». L’alimentation, tout comme le sommeil, occupe une place essentielle (vitale !) dans le métabolisme et l’équilibre d’un individu, que ce soit sur le plan physiologique, psychique, social et culturel.

Elle est l’un des piliers du maintien en santé et influence de fait la santé mentale et le bien-être (Psychiatrie nutritionnelle : où en sont les connaissances sur l'alimentation et la santé mentale ?.

L’un de ses effets sur le corps peut être mesuré à partir du calcul de l’IMC (l’Indice de Masse Corporelle) ou la mesure du périmètre abdominal. Dans ce sous-chapître, il ne s’agit pas de présenter ce qui pourrait correspondre à une alimentation appropriée pour tout un chacun mais bien de décliner ce qui va nous aider à établir des liens entre des troubles alimentaires ou de l’oralité et l’expression d’une souffrance psychique.

En effet, certains comportements alimentaires vont apporter au clinicien des indices sur la nature des troubles : restrictions et/ou perte de contrôle, compulsions et/ou addictions, appétence et/ou dégoût. De plus, en psychiatrie, « nous rencontrons deux fois plus de syndromes métaboliques (obésité, hyperglycémie ou diabète, hypertension artérielle, excès de cholestérol et de triglycérides…) chez les patients atteints de maladie mentale, par exemple dans le trouble bipolaire ou la schizophrénie, que dans la population générale » (M Leboyer psychiatre, INSERM in Maladie mentale : quel est le rôle de l'alimentation.

Ce que nous pouvons retenir de l’expérience clinique, c’est que le comportement alimentaire nous procure parfois une clé de lecture et une remarquable porte d’entrée (tout comme le sommeil) pour évoquer les difficultés d’une personne accueillie lorsque la verbalisation et l’introspection de celle-ci ne va pas de soi.