Nous choisissons ici de présenter conjointement la sémiologie du plaisir et de la motivation en nous appuyant sur le mécanisme de récompense appelé également circuit hédonique pour justifier notre arbitrage taxonomique.
Nous situons cette catégorie sémiologique dans le domaine des fonctions instinctuelles en lien avec les objectifs physiologiques primaires du circuit hédonique : boire, manger, se reproduire. Cette classification reste discutable car le système de récompense interagit avec les affects, la cognition et le comportement (autres domaines sémiologiques du statut mental présenté).
La motivation et le plaisir restent des entités sémiologiques fondamentales dans l’exploration clinique des praticiens tant elles peuvent être impactées dans la maladie mentale : la perte de plaisir dans les activités quotidiennes agréables dans le trouble dépressif, l’absence de motivation pour agir ou participer dans la schizophrénie par exemple.
Ce type de symptômes, peu bruyants, jouent pourtant un rôle majeur dans l’altération du fonctionnement global du sujet. Les échelles SNS (Auto-Evaluation des symptômes négatifs) et SANS (Scale for the Assessment of Negative Symptoms) peuvent aider à mieux appréhender l’observation clinique de ces symptômes.
« Manque de plaisir éprouvé ou d’engagement ou d’énergie dans les expériences de la vie, déficit de la capacité à ressentir du plaisir et à s’intéresser aux choses.
« Moindre capacité à éprouver du plaisir lors de la réalisation d’une action. »
« Diminution de la capacité d’anticipation du plaisir dans la réalisation d’activités futures. »
« Plaisir accru dans toute activité. »
« Incapacité à initier et à poursuivre des activités orientées vers un but. »
« Associe la perte du dynamisme intellectuel et de l'élan vital, ainsi qu'une dévitalisation affective. »
« Incapacité d'origine psychique d'effectuer complètement des actions nécessitant une certaine coordination, alors qu'elles peuvent être conçues (contrairement à l'anarchie rencontrée chez le confus et le dément), commencées différemment de l'aboulie, et qu'aucune lésion neurologique n'est décelée (pas d'apraxie, en particulier). »
« Le patient a besoin de faire des efforts importants pour effectuer les tâches quotidiennes et ressent une fatigue sans lien avec son niveau d'activité. »
« Tendance à être facilement fatigué. »
« Le sujet peut rester des heures assis sur une chaise sans entreprendre spontanément une activité. Si on l'encourage à s'engager dans une activité, il peut y participer brièvement puis s'éloigner ou se retirer et retourner s'asseoir seul. Il peut passer une grande partie de son temps à des taches ne demandant pas d'effort intellectuel ou physique, comme regarder la télévision, ou jouer seul. »