Nous retrouvons ici les anomalies des dispositions affectives de base et de tonalité durable comme l’humeur, ou passagères comme les émotions et les affects. L'humeur est un état d'âme persistant, elle diffère des émotions en ceci qu'elle est moins spécifique, plus durable et moins influencée par des événements récents.
Bien que le terme "affects" puisse avoir plusieurs significations, on le considère souvent en sémiologie comme la partie visible des émotions (geste, posture, expression faciale, ton de la voix…). Le DSM 5 les définit comme « l’ensemble des comportements observables qui expriment un état émotionnel subjectivement éprouvé (émotion) ». Pour aider le praticien à se repérer, il est possible de se référer au DSM 5 qui propose une analogie explicite. L’humeur y est définie comme « une émotion globale et durable qui colorie la perception du monde », un peu comme le « climat » en météo.
Les affects, eux, se rapportent à « des fluctuations et des modifications de l’état émotionnel ». C’est un peu « le temps qu’il fait ». Humeur et affects constituent des indices majeurs dans le raisonnement clinique, à ne pas négliger. Par exemple, une humeur triste chez un patient qui , jour après jour, devient irritable doit interroger les cliniciens sur le diagnostic mais aussi sur le traitement et l'accompagnement à proposer.
De même, des affects émoussés interrogeront sur le diagnostic, particulièrement lorsqu’ils sont discordants (troubles schizophréniques ?), mais aussi sur une possible iatrogénie (traitement antipsychotique conventionnel). Ainsi l’exploration sémiologique des affects et de l’humeur ne se fait pas uniquement sur leur nature (euphorique, triste, irritable…), mais aussi sur la façon dont ils s’expriment (labilité, discordance, …).