Nous touchons là à un domaine complexe de la sémiologie, tant il peut se trouver imbriqué avec le domaine de la pensée. Nous avons bien conscience que le discours et le langage peuvent être impactés, altérés par des troubles de la pensée (désorganisation par exemple) ainsi que par des atteintes neurologiques.

Discours et langage représentent des éléments importants de la sémiologie en psychiatrie car ce sont les premiers éléments qui permettent d’initier la communication et les capacités interactionnelles avec autrui.

En conséquence, nous avons choisi de traiter le langage et le discours dans leurs caractéristiques observables et descriptibles, ce que nous pourrions désigner comme « contenant » ou « enveloppe » de la communication alors que le domaine sémiologique de la pensée en sera réservé au « contenu ».

Ici, le langage peut être entendu comme « la faculté que les hommes possèdent d’exprimer leur pensée et de communiquer entre eux au moyen d’un système de signes conventionnels vocaux et/ou graphiques constituant alors une langue compréhensible » (Tribolet, 2005).

Nous considérerons le discours comme « le langage mis en action par le sujet parlant ». Le discours où l’on va chercher à en observer la vitesse mais aussi la façon dont ce discours est exprimé (le volume, le timbre, le rythme).

Le langage qui est, lui, étudié dans sa composition et sa forme (grammaire, syntaxe, articulation des mots). L’intérêt sémiologique porte donc à la fois sur les éléments du discours (vitesse et la manière dont cela est exprimé) ainsi que sur les éléments du langage (le vocabulaire, la grammaire ou l’architecture des phrases).

Ainsi, une personne souffrant de schizophrénie, peut, dans un syndrome de désorganisation envahissant, présenter à la fois une latence des réponses (vitesse), des perturbations dans sa prosodie (avec un timbre et un ton de voix inadaptés), et produire des mots qui n’existent pas (architecture des mots).

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