« Domaine sémiologique de l’ensemble des opérations intellectuelles qui permettent de comprendre les objets et leurs relations et d’accéder à la connaissance du monde », (Tribolet, 2005).
Pour aider le sémiologue à appréhender ce domaine, il est intéressant de cloisonner son observation en trois dimensions. Une, dîte « quantitative », où l’on observe la vitesse et la richesse de la pensée, une autre où l’on détaille l’organisation de cette pensée (continuité, orientation), et enfin, une dernière dimension centrée sur le contenu de cette pensée (délire, idées surinvesties, idées suicidaires…).
Par exemple, une personne souffrant de schizophrénie peut avoir une pensée ralentie (vitesse), avec de nombreux barrages (continuité) et tenir des propos délirants (contenu).
Nous rappelons notre choix de réserver au domaine du langage des critères quantitatifs, de construction et de forme (débit, timbre, syntaxe…) et de placer l’ensemble des éléments qualitatifs relatifs à l’organisation et la continuité dans le champ de la pensée. Il s’agit d’un choix davantage pédagogique que strictement scientifique car nombre de ces éléments appartiennent aussi bien au domaine du langage que celui de la pensée.
Pour exemple, « l’incohérence du langage » qui a pour origine une désorganisation des associations idéiques (démence, syndrome de désorganisation schizophrénique) peut se traduire par une salade de mots… nous avons bien ici les deux domaines de la pensée et du langage.